samedi 23 novembre 2013

Nationalisme breton, racisme et antisémitisme




NATIONALISME BRETON, RACISME ET ANTISÉMITISME
LE CAS BORIS LE LAY 




Condamné le 24 juin 2013 à 18 mois de prison avec sursis et au paiement de 22 000 euros de dommages et intérêts et frais de justice, sur plainte de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), de la Ligue internationale contre l’Antisémitisme (LICRA), du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), de Yannick Martin, Monique Bras (dite Mona Braz) et Bernard Poignant, Boris Le Lay, le responsable du site nationaliste breton Breiz Atao, a aussitôt mis en ligne une vidéo pour faire part de sa jubilation.


Il a néanmoins aussitôt fait appel de sa condamnation. L’audience devait avoir lieu le 24 septembre à la Cour d’appel de Rennes ; elle a été repoussée au 19 novembre 2013.
L’avocat de la LDH, Me Gérard Taieb, en a profité pour demander à ce qu’un autre procès intenté contre Boris Le Lay pour propos antisémites tenus lors du décès de Serge Goldberg, soit joint à la procédure (suite à la mort tragique de Serge Goldberg, membre du MRAP, Boris Le Lay avait écrit : « Un Juif du MRAP écrasé par un train, c’est la fête. Marchez dedans, ça porte bonheur. »).

Autre occasion pour lui de se réjouir, le même jour avait lieu, à Brest, le procès qui lui était intenté par la conseillère générale Marie Gueye pour provocation à la discrimination et incitation à la haine raciale.
Condamné à quatre mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende, plus 3 000 euros de dommages et intérêts, Boris Le Lay a aussitôt fait appel de sa condamnation.
Le dossier devait également être plaidé en appel à Rennes le 19 novembre.

Entre-temps, le 13 juillet 2013, suite à une plainte initiée par la section de Rennes de la LDH, Boris Le Lay avait été appelé à comparaître pour provocation à la haine raciale, apologie de crimes contre l’humanité et contestation de crimes contre l’humanité.
Pas plus que dans le cadre des autres procédures, il n’a comparu.
Le procureur avait requis un an de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende. Boris Le Lay a été condamné à huit mois de prison avec sursis et 5 000 € d’amende, les plaignants recevant 1 500 € de dommages et intérêts et 800 € pour leurs frais de  justice.
Le tribunal a retenu les trois chefs d’accusation et noté que Boris Le Lay exprimait « le souhait que se reproduise (sic) un second holocauste ».
En vue de préparer l’audience du 24 septembre, Boris Le Lay avait mis en ligne la veille, à titre de déclaration d’intention, une image issue des archives du groupe nationaliste Breiz Atao :

« LA FRANCE AUX JUIFS LA BRETAGNE AUX BRETONS »



À la veille de l’audience du 19 novembre, il a mis en ligne un article programmatique, revendiquant son rôle « dans la lutte contre l’idéologie antiraciste ».



 « BREIZ ATAO a été en pointe dans la lutte contre l’idéologie antiraciste et le projet de société voulue par la vermine socialo-communiste qui a étendu ses tentacules sur notre pauvre pays enchaîné. C’est ce qui explique la chasse aux sorcières dont nous avons été victime lors de procès staliniens où la fine fleur de la pourriture socialiste et marxiste s’est manifestée. »

Le 19 novembre 2013 devaient donc être plaidés devant la Cour d’appel de Rennes trois dossiers.
Seul le premier a pu être plaidé, avec délibéré au 17 décembre, les deux autres (affaire Serge Goldberg, affaire Marie Gueye) ayant été renvoyés au 4 février.

Selon la tradition des nationalistes bretons, Boris Le Lay avait lancé une souscription pour lui permettre de faire face à ses frais de justice.


Enchanté du résultat, il s’était assuré l’assistance d’un avocat, Me Pierre-Marie Bonneau. Ce dernier a tenté de faire requalifier ce qu’il appelait ses « élucubrations » et ses « propos sans doute peu intelligents » en faisant feu de tout le bois juridiquement disponible.
Cela n’a pas empêché l’avocat général de requérir un an de prison dont 8 mois de prison ferme et 5 000 € d’amende au terme d’un réquisitoire soulignant la « lâcheté » de l’accusé, constamment défaillant au moment de répondre de ses écrits : « Les mots manquent face à tant de haine et de bêtise », a-t-il conclu avant de citer le Traité de la tolérance.
Il a été noté que Boris Le Lay entend faire appel de tous les jugements, aller en cassation aux frais des plaignants et continuer de rire de la Justice qui lui assure en le condamnant le plaisir de se moquer d’elle. 
                                              

          Compte rendu d’audience par Annie Clénet, présidente de la section rennaise de la Ligue des Droits de l’Homme, et Françoise Morvan.



Articles: 


-  "Diffamation. Prison ferme requise contre Boris Le Lay", Le Télégramme, 20 novembre.